LE SAMÂ

 
 Cette danse traditionnelle spirituelle est pratiquée par les derviches tourneurs, issue de l’ordre Mevlevi. Cet ordre est fondé au 13ème siècle, initiée par un grand poète et maître spirituel soufi, nommé Jalal al-Din Rûmi, à Konya, en Anatolie. La danse soufie est connue sous le nom de samâ (ou semâ) en persan, signifiant « audition spirituelle », l’écoute.
Le Samâ trouve ses racines bien avant le 13ème siècle, remontant jusqu’au chamanisme de la Mongolie. Elle hérite ainsi d’une tradition ancienne de connexion avec le divin et la nature, qui a été intégrée et adaptée dans le soufisme par la suite. 
La connexion entre la danse du Samâ et le chamanisme mongol remonte à des pratiques rituelles anciennes où les chamans utilisaient la danse pour entrer en transe et communiquer avec les esprits. Cette danse chamanique, caractérisée par des mouvements circulaires, était considérée comme un moyen de se connecter avec le divin.
Au fil du temps, ces traditions ont migré et évolué, se mêlant à d’autres pratiques spirituelles  à travers l’Asie centrale et le Moyen-Orient. La danse du Samâ a émergé comme une expression unique de cette fusion, combinant les éléments du chamanisme mongol avec la philosophie soufie.
Ainsi, la danse du Samâ, telle qu’elle est pratiquée dans le soufisme, conserve des éléments de cette origine chamanique, notamment les mouvements circulaires symbolisant la connexion cosmique et la transcendance spirituelle. Cette intégration de traditions anciennes témoigne de la richesse et de la diversité des influences qui ont façonné les pratiques spirituelles à travers les âges.
Cette danse sacrée symbolise le mouvement circulaire des planètes et du cycle de la vie. Une relation intime avec l’ensemble du cosmos, qui devient l’expression sonore, le samâ, exprimant l’harmonie avec les lois universelles. Cette danse rotative se présente comme une méditation en mouvement, formant une spirale, un vortex, un toroïde, des formes de géométrie sacrée. La rotation est une loi universelle, du macrocosme au microcosme. L’univers tourne, les galaxies, les planètes, la terre tourne sur elle-même…ainsi que les électrons, les atomes, les molécules, l’ADN, les cellules… TOUT EST TOROÏDAL.
La danse soufie est ouverte à toutes et à tous (infos pour un atelier)  Cette danse sacrée en mouvement, nous invite à l’abandon de soi, à une rencontre profonde avec soi, à l’ouverture du cœur, à la présence au centre de notre être, notre êtreté. Cette expérience intense balaie tout sur son passage, ne laissant que la sensation apaisante du souffle dans le moment présent.
Observer un danseur soufi tournoyer est une expérience fascinante, invitant le spectateur à partager cette élévation vers une forme de magie suspendue dans le temps. 
Pour les adeptes, le samâ devient une expression de la lumière et de la beauté fascinante à chaque individu. En dansant, l’être transcende les limites et les barrières, s’ouvrant à une réalité plus vaste et plus harmonieuse. 
Souviens-toi lorsque tu tournais, enfant,
Souviens-toi, tu souriais.
 
« Je ne suis ni d’orient, ni d’occident, ni de la terre, ni de la mer.[…] Mon lieu est le non-lieu, mon signe est le non-signe.Je ne suis ni corps, ni âme, car j’appartiens l’Âme des âmes. »
Rûmi